Si je vous demandais quels sont les symboles, les clichés ou les produits phares que l’on associe à la France, le vin arriverait indiscutablement dans les premiers de la liste. On a tous en tête le stéréotype du Français avec son béret, sa baguette sous le bras et une bouteille de vin à la main. Et c’est vrai que la France c’est le 2ème pays producteur et consommateur de vin au monde derrière l’Italie. Pourtant, la consommation n’a cessé de baisser depuis les années 70 où l’on en consommait en moyenne 100 litres par personne et par an contre 42 litres aujourd’hui, ce qui, soit dit en passant, me paraît encore considérable!
Aujourd’hui je ne vais pas vous parler des us et coutumes françaises, mais d’un sujet lié à l’actualité viticole. En effet, une enquête de la répression des fraudes a révélé une importante arnaque sur le vin rosé. Importateurs de vins, producteurs, mais aussi supermarchés, hôtellerie et restauration, tous les secteurs sont concernés à plus ou moins grande échelle et nombreux sont ceux qui ont fait passer du vin espagnol pour un produit français.
En tout, l’équivalent de 10 millions de bouteilles seraient concernés. On parle de non-conformité sur l’étiquetage, d’anomalies, d’erreurs volontaires ou non, d’usurpation, de tromperie, de supercherie.
On a induit le consommateur en erreur en utilisant par exemple des éléments sous-entendant une origine française comme une cocarde tricolore, une fleur de lys, un château ou bien la mention « produced in France », « embouteillé en France » ou même « vin de France ». De même le terme « domaine » peut être utilisé librement. En effet, ces mentions ne présentent en réalité aucune garantie, contrairement à la mention « produit de France » ou aux termes « château » ou « clos » qui correspondent bien à des vins français classés et donc à l’origine certifiée.
Les étiquettes indiquant l’origine exacte du vin sont parfois bien cachées. Il y a aussi des supermarchés qui placent « par inadvertance » les bouteilles étrangères dans des rayons prévus pour les vins locaux et pour couronner le tout, des restaurateurs qui versent en douce dans notre verre du vin espagnol alors qu’on a commandé un cru français. Bref, on se fait avoir en beauté, on nous fait prendre des vessies pour des lanternes, on nous trompe, on nous roule.
Ils risquent 2 ans de prison et 300.000 euros d’amende. Jusque-là, le jeu en valait pourtant la chandelle.
Il y a un excédent de production en Espagne et le vin espagnol est bien moins cher que le vin français, moitié moins cher. On passe du simple au double. Ça permettait donc aux arnaqueurs de se faire beaucoup d’argent sur le dos des consommateurs.
Vérifiez les labels et l’origine exacte du produit afin d’être sûr de ne pas vous faire duper. On peut tout à fait acheter du vin espagnol, à condition qu’il soit vendu comme tel et au prix qui lui correspond.
Retrouvez la version audio, le sens des expressions imagées employées et du vocabulaire en consultant l’article Quand les viticulteurs français construisent leurs châteaux en Espagne – The French Instinct: le français avec authenticité